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Commencer la désensibilisation maintenant
Contrairement au traitement médicamenteux des symptômes allergiques, l’immunothérapie allergénique cible l'origine de l'allergie. En fait, l’idée est vieille de plus de cent ans déjà: la désensibilisation consiste à habituer lentement le système immunitaire aux allergènes auxquels il (sur)réagit. Il apprend ainsi progressivement à accepter le déclencheur et ne forme plus d’anticorps au contact avec les allergènes comme le pollen de noisetier qui tournoie dans l’air maintenant. Il n’y a donc plus de réaction allergique.
Et comment faire pour se débarrasser de son rhume des foins? «Nous disposons aujourd’hui de deux types de traitement différents: les injections sous la peau et soit des comprimés, soit des gouttes sous la langue», explique Bettina Ravazzolo, experte chez aha! Centre d’Allergie Suisse. Quelle que soit la variante choisie, la première chose à faire est de consulter un allergologue. À l’aide de tests cutanés et sanguins, le spécialiste déterminera très précisément les substances déclenchant la réaction allergique. Un point très important, car nous avons tous un profil allergénique individuel sur la base duquel est composée la solution thérapeutique contenant les allergènes. Bettina Ravazzolo précise: «L’immunothérapie spécifique est en principe réalisable pour le pollen, les abeilles, les guêpes, les chats, les chiens, les acariens et les moisissures – et elle est généralement efficace.»
Va sous la peau
Au cours de la première phase du traitement sous-cutané, toutes les semaines normalement, voire une sur deux, la solution est régulièrement injectée sous contrôle médical dans le bras de la personne allergique. La concentration d’allergènes est progressivement augmentée sur plusieurs semaines jusqu’à la dose maximale tolérée. «Commence ensuite la phase d’entretien, au cours de laquelle cette dose est dorénavant injectée une fois par mois», explique Bettina Ravazzolo. Au total, le traitement dure trois à cinq ans. En cas d’allergie pollinique, le début du traitement doit être placé de manière à ce que la phase de progression soit terminée au début de la saison pollinique – afin de pouvoir déjà profiter d’un effet positif au printemps suivant. En cas d’allergie aux acariens, aux venins d’insectes ou d’allergie aux animaux, le moment où le traitement est initié ne joue pas grand rôle.
Alternativement au traitement annuel à long terme, un traitement à court terme est également envisageable pour l’allergie pollinique. La solution d’allergènes est alors administrée sous forme de quatre à sept injections peu avant le début des troubles saisonniers. Ce traitement doit être répété avant chaque saison pollinique et convient moins bien lorsque les troubles allergiques sont importants, particulièrement en cas d’asthme.
Fond sous la langue
L’immunothérapie sublinguale est une autre possibilité pour les personnes avec rhume des foins ou allergiques aux acariens de la poussière domestique. La personne reçoit alors l’allergène sous forme de comprimés ou de gouttes sous la langue. La première dose est prise sous contrôle médical et le traitement peut être poursuivi ensuite de manière autonome – pendant trois ans au moins.
De bonnes perspectives de réussite
Les études scientifiques prouvent que les deux immunothérapies sont efficaces: le nez qui coule, les yeux larmoyants et la consommation de médicaments ont pu être fortement réduits. «Le risque d’asthme allergique peut être réduit et un asthme existant amélioré», ajoute Bettina Ravazzolo. Dans le meilleur des cas, le traitement mène à l’absence de symptômes. La désensibilisation est particulièrement efficace chez les enfants, car ils sont généralement sensibilisés à moins d’allergènes que les adultes.